Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur

L'Anglais saisit le paquet, le déficela, enleva les deux feuilles de papier qui l'enveloppaient. C'était une montre.

—Aoh! dit-il, en accompagnant cette exclamation d'un geste de colère...

—Une montre, fit Devanne, est-ce que par hasard?...

L'Anglais ne répondit pas.

—Comment! c'est votre montre! Arsène Lupin vous renvoie votre montre! Mais s'il vous la renvoie, c'est qu'il l'avait prise... Il avait pris votre montre! Ah! elle est bonne, celle-là, la montre de Herlock Sholmès subtilisée par Arsène Lupin! Dieu, que c'est drôle! Non, vrai... vous m'excuserez... mais c'est plus fort que moi.

Il riait à gorge déployée, incapable de se contenir. Et quand il eut bien ri, il affirma, d'un ton convaincu:

—Oh! c'est un homme, en effet.

L'Anglais ne broncha pas. Jusqu'à Dieppe, il ne prononça pas une parole, les yeux fixés sur l'horizon fuyant. Son silence fut terrible, insondable, plus violent que la rage la plus farouche. Au débarcadère, il dit simplement, sans colère cette fois, mais d'un ton où l'on sentait toute la volonté et toute l'énergie du personnage:

—Oui, c'est un homme, et un homme sur l'épaule duquel j'aurai plaisir à poser cette main que je vous tends, Monsieur Devanne. Et j'ai idée, voyez-vous, qu'Arsène Lupin et Herlock Sholmès se rencontreront de nouveau un jour ou l'autre... Oui, le monde est trop petit pour qu'ils ne se rencontrent pas... et ce jour là...

FIN

TABLE DES MATIÈRES

L'arrestation d'Arsène Lupin
Arsène Lupin en prison
L'évasion d'Arsène Lupin
Le mystérieux voyageur
Le collier de la Reine
Le sept de cœur
Le coffre-fort de Madame Imbert
La perle noire
Herlock Sholmès arrive trop tard