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Fables de La Fontaine
VI
LE CERF MALADE.
En pays plein de cerfs, un cerf tomba malade.
Incontinent maint camarade
Accourt à son grabat le voir, le secourir,
Le consoler du moins: multitude importune.
Eh! messieurs, laissez-moi mourir:
Permettez qu’en forme commune
La Parque m’expédie; et finissez vos pleurs.
Point du tout: les consolateurs
De ce triste devoir tout au long s’acquittèrent,
Quand il plut à Dieu s’en allèrent:
Ce ne fut pas sans boire un coup,
C’est-à-dire sans prendre un droit de pâturage.
Tout se mit à brouter les bois du voisinage.
La pitance du cerf en déchut de beaucoup.
Il ne trouva plus rien à frire:
D’un mal il tomba dans un pire,
Et se vit réduit à la fin
A jeûner et mourir de faim.
Incontinent maint camarade
Accourt à son grabat le voir, le secourir,
Le consoler du moins: multitude importune.
Eh! messieurs, laissez-moi mourir:
Permettez qu’en forme commune
La Parque m’expédie; et finissez vos pleurs.
Point du tout: les consolateurs
De ce triste devoir tout au long s’acquittèrent,
Quand il plut à Dieu s’en allèrent:
Ce ne fut pas sans boire un coup,
C’est-à-dire sans prendre un droit de pâturage.
Tout se mit à brouter les bois du voisinage.
La pitance du cerf en déchut de beaucoup.
Il ne trouva plus rien à frire:
D’un mal il tomba dans un pire,
Et se vit réduit à la fin
A jeûner et mourir de faim.
Il en coûte à qui vous réclame,
Médecins du corps et de l’âme!
O temps! ô mœurs! j’ai beau crier,
Tout le monde se fait payer.
Médecins du corps et de l’âme!
O temps! ô mœurs! j’ai beau crier,
Tout le monde se fait payer.