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Fables de La Fontaine
XII
LES MÉDECINS.
Le médecin Tant-pis alloit voir un malade
Que visitoit aussi son confrère Tant-mieux.
Ce dernier espéroit, quoique son camarade
Soutînt que le gisant iroit voir ses aïeux.
Tous deux s’étant trouvés différents pour la cure,
Leur malade paya le tribut à nature,
Après qu’en ses conseils Tant-pis eut été cru.
Ils triomphoient encor sur cette maladie.
L’un disoit: Il est mort, je l’avois bien prévu.—
S’il m’eût cru, disoit l’autre, il seroit plein de vie.
Que visitoit aussi son confrère Tant-mieux.
Ce dernier espéroit, quoique son camarade
Soutînt que le gisant iroit voir ses aïeux.
Tous deux s’étant trouvés différents pour la cure,
Leur malade paya le tribut à nature,
Après qu’en ses conseils Tant-pis eut été cru.
Ils triomphoient encor sur cette maladie.
L’un disoit: Il est mort, je l’avois bien prévu.—
S’il m’eût cru, disoit l’autre, il seroit plein de vie.